[Pub-Auberge] Chez Roxane

Tia fait un petit geste discret en direction des cinq joueurs puis traverse la salle d'un pas rapide mais le plus silencieux possible. Elle s'installe au bar, juste en face de Roxane et demande d'une voix forcée vers le rauque.

"Sert moi un peu de ta bouteille chérie, je la trouve très sexy."

Elle ne peu s'empêcher de retenir un sourire mais tente de garder le silence attendant la réaction de son amie.

Roxane qui ne remarque rien s'apprête à demander à son client ce qu'il désire quant elle entend la remarque. Elle lève la tête les yeux révulsés.

"Je ne vous permet pas..."

Sa voix d'abords forte et coléreuse retombe précipitamment et un sourire lui barre le visage. Elle pousse un cri jubilatoire et passe à moitié par dessus le comptoir pour enlacer la seule fille qu’elle n’est jamais eue.

"Tia ! Comme je suis contente de te voir. Tu m'as tellement manquée. Tu ne viens pratiquement plus ici, je passe mes soirées à demander aux marcheurs de passage si tu vas bien. Ils en savent plus sur toi que moi, moi !"

Elle se détache de la jeune femme et sort deux verres aussi vite que Tia dégaine ses flingues, elle sert ensuite un fond de liqueur dans chacun d'eux.

"Qu'est-ce qui t'amène chez moi ? Il doit bien y avoir une raison non ?"

Elle pose un bras sur le comptoir et vide cul sec son verre avant de s’en resservir un qu’elle laisse sur le bar, croisant les bras et faisant ressortir sa poitrine si avantageuse, un des atouts de son ancien statut de prostitué.

Tia est un peu prise au dépourvue par tant d'affection et n'a pas le temps de réagir convenablement que Roxane s'évade de son étreinte et leur sert deux verres dont un qu'elle vide aussi vite qu'une balle de 44 en plein vol.

"Pourquoi j'aurais besoin d'une raison pour venir te voir ?"

Le problème c'est qu'elle en avait une, et Roxane était du genre à flairer les cachotteries, il fallait changer de sujet au plus vite.

"Mais et toi, pourquoi tellement de distinction ce soir, tu portes une bien belle robe pour une soirée ordinaire. De qu'elle rêverie je t'ai délogée en arrivant ici dis moi ?"

Tia avale une gorgée de liqueur et repose le verre, feignant de ne pas s'être démontée la gorge.

Roxane se redresse, surprise par la question et jette un coup d'oeil à ses vêtements. Soudain tout semble lui revenir et quelque chose passe par son regard, de la peur peut être... Difficile à dire tellement la chose était éphémère. Elle fait une fausse mine fâchée et pose les mains sur ses hanches encore délicates et attirantes pour son âge.

"Petite curieuse ! J'attends un ami que je n'ai pas vu depuis très très longtemps. Ca doit bien faire 15 ans qu'il n'a pas passé le seuil de cette porte. Mais attends, Lucy est ici, elle serait ravie de te revoir ! Elle doit être à l'étage en train de lire, à cette heure elle ne dort jamais."

La tenancière se redresse et fait un geste en direction d'une des serveuses.

"Malicia conduit donc Tia à la chambre de la troubadour, elles auront sûrement beaucoup de choses à ce dire."

Roxane reporte son regard tendre sur Tia et tend le bras vers elle pour lui caresser le visage dans un geste typiquement maternel.

"On pourra parler après. Pour l'instant nous avons toutes les deux quelqu'un à voir."

La serveuse s’approche de Tia et la salut en se courbant légèrement.

"Veuillez me suivre mademoiselle. La chambre de demoiselle Lucy est au premier."

Tia reconnaît bien chez Roxane son tempérament à la fois rêveur et explosif. Elle semble surprise lorsque Roxane lui révèle que Lucy est en haut.

"Je croyais qu'elle avait quittée définitivement Irula il y a 6 ans."

Machinalement la jeune femme lève la tête vers le plafond, comme dans un rêve elle traverse les trois étages et se retrouve dans la petite chambre où elle avait pris son bain la première fois. Lucy s'occupant d'elle... Sa grande soeur adoptive.

Son regard retombe sur Roxane et elle acquiesce à ses paroles d'un signe de tête, trop heureuse de revoir Lucy.

"D'accord, à plus tard alors."

N'attendant pas plus longtemps Tia se tourne vers la serveuse et la suis vers les étages.

La serveuse mène docilement Tia jusqu'au premier étage et lui indique un couloir sur la droite puis un numéro de chambre. Tes souvenirs de l'établissement te permettent d'estimer que la chambre est au fond du bâtiment, vue sur la coure arrière. Malicia se courbe une dernière fois et redescend les escaliers vers la salle ou elle reprend son travail.

Roxane ajuste sa tenue et rebouche la bouteille avant d'enfiler le verre de Tia et le sien. Elle fait couler l'eau chaude, lave les deux verres de ses mains expertes et attrape un torchon propre pour les essuyer rapidement.

"Pour une fois son retard n'aura pas été une mauvaise chose."

Roxane regarde Main du diable entrer dans son auberge. La dernière fois qu'il avait passé cette porte il portait sur un bras un chien mort et tenait de sa main droite la petite main ridicule de Tia. L'homme vint s'installer en face d'elle. Elle se demandait si derrière son masque de métal il la regardait sous toutes les coutures. Il n'était pas un homme comme les autres et même à travers cette enveloppe inhumaine elle ressentait la chaleur d'un corps qu'elle avait bien connue autrefois.

Elle se pencha en avant, imitant sa posture et joignant ses mains chaudes aux mains glaciales du Guardian. Elle le regardait droit dans son unique oeil cybernétique. Un sourire enchanteur aux lèvres.

"Ca faisait tellement longtemps. Est-ce que j'ai changé ? Dis moi toi qui est toujours franc, toi seul qui ne m'a jamais trompé ?"

Saha appréciait la façon qu'avait Roxane de le voir, elle se comportait avec lui comme avec un être humain. Il sentait ses doigts glisser contre son enveloppe métallique déclenchant ses milliers de capteurs sensoriels. Il pouvait même ressentir un peu de sa chaleur humaine pourtant si difficile à percevoir pour un cyborg. Un sourire invisible lui vint alors qu'elle posait sa question. Il l'observa un instant, se laissant désirer, puis sa voix artificielle, semblable à la sienne en un peu plus métallique que rauque, s'éleva doucement. Depuis le temps il avait apprit à mieux manier cette machine qui lui servait de corps, alors qu'autrefois les subtilités de l'intonation lui échappaient encore il l'est maîtrisait parfaitement à présent.

"L'âge fait de toi une toute autre femme. Une femme dont la beauté changeante ne s'éteint pas mais au contraire persiste, flamboyante dans l'écho de son éclat presque palpable."

Le juge hausse ses épaules métalliques et penche la tête de côté dans une ancienne mimique de son "vivant".

"Dis de ma façon, ça veut dire que tu es toujours désirable vieille canaille. Alors, raconte-moi un peu ce qui c'est passé depuis tout ce temps. Les affaires vont bien, je le sais, les Juges ne sont pas une mauvaise fréquentation. Comment va la jeune fille que je t'avais amené la dernière fois que mes sabots de fer ont franchi cette porte ?"

Le vieux capitaine jette un coup d'œil vers le plafond et reporte son regard sur Roxane en intimant un petit mouvement de tête vers les étages.

"J'ai cru comprendre que la druidesse que tu avais recueilli était ici. La plus ou moins jeune Lucy. C'est exact ?"

Peu délicat, Saha sentit qu’il avait laissé son ton se formaliser. La douceur était de mise, Roxane le pensait ici pour elle, il n’était question de lui laisser entrevoir sa mission.

"Pardon, je n'ai plus l'habitude des mondanités. Depuis trop longtemps je me laisse obnubiler par les questions et les observations. Trinquons, je prendrais un verre d'oxygène si tu ne m'en veux pas."

Roxane fait d'abords une moue gênée par les paroles du juge puis son sourire revient alors qu'il laisse tomber ses grandes phrases pour son langage brut qui fait tout son charme. Elle fronce légèrement les sourcils à l'évocation de Tia mais ne laisse rien paraître.

"Elle fait sa vie. Elle est devenue ferrailleuse, elle possède même son propre atelier dans le quartier de la Halle. Pas mal pour..."

Saha se déconcentre de ses paroles et lance un regard bionique vers les étages. La question sur Lucy ne tarde pas à suivre et Roxane se renfrogne.

"Tu es plutôt bien informé. Normal pour un homme de ton rang."

Le juge tente maladroitement de se rattraper mais c'est trop tard. Il est là pour le boulot, pas pour elle. Toutes les illusions de la tenancière s'envolent et elle se sent subitement ridicule dans sa robe de soirée, la plus belle qu'elle est. Elle se sert une dose de gnole et lui donne un verre vide. Elle lève son propre verre dans un geste cérémonial bâclé.

"A ton travail ! Comme d'habitude !"

Elle avale cul sec sa dose et s'en ressert une autre dans la lancée.

"Je ne sais même pas pourquoi j'ai envisagée un seul instant que tu viennes me voir moi. Ca se passe bien avec dame la grande et respectueuse duchesse de notre belle cité ?"

Elle avale une seconde dose cul sec et s'en remet une à disposition.

Saha poussa un long soupir, laissant ses épaules métalliques s'affaisser légèrement. La remarque sur la duchesse le fit se redresser brusquement.

"Comment veux-tu que ça se passe ? C'est à cause d'elle que je suis comme ça. Une machine, pas un être vivant, non, un mort métallique qui déambule comme un pantin trop longtemps usé. Je ne suis plus un homme Roxane. Pourquoi venir te voir ? Pour regarder en face ce que j'ai perdu ? Ce qui m'est impossible d'avoir. Crois-tu que c'est facile d'avoir continuellement envie de boire, fumer ou même manger sans pouvoir le faire ? Crois-tu que c'est facile de te voir toujours aussi belle, tes formes délicates serrées au corps dans cette superbe robe, sans même pouvoir ne serait-ce que t'embrasser ?"

Le juge voulut lui aussi attraper son verre pour boire une rasade de gnole puis il réalisa son geste inutile. Laissant une fois de plus ses épaules retomber, il baissa son regard cybernétique sur ses mains froides.

"Je t'ai offert tout ce que je pouvais. Une fille à nous, dans un foyer que j'ai évité durant 15 années pour ne pas avoir à supporter la vision d'un bonheur que je ne peu pas partager. La duchesse m'aime, moi je la hais de ce qu'elle m'a fait."

Roxane baisse les yeux et repose son verre en écoutant Sahana parler. Elle réalise brusquement ce que la vie peut être pour lui et se sent gênée de son attitude. Elle glisse de nouveau ses mains contre les siennes sans oser le regarder. Il aborde le sujet de la duchesse et les joues de la jeune femme rougissent alors qu'elle réalise l'absurdité de sa jalousie. Elle lève des yeux timides vers l'homme qu'elle aime et lui sourit.

"Pour moi tu seras toujours une tête blonde aux mèches rebelles. Un homme franc et bourru, lourd d'un passé cruel. Tu seras toujours le juge en uniforme qui m'a dit qu'il m'aimait avant son départ pour une mission qui aurait dû lui être fatal. Egoïstement je suis reconnaissante à Diane de t'avoir permis de vivre pour m'offrir une fille et pour me voir et me dire que je suis belle. Je t'aime avec cette apparence comme je t'aimais avec une autre."

Sahana acquiesce aux paroles de Roxane mais sans leur attacher plus d'importance. Comme on lui reproche souvent il se contente de se comporter en robot, sa facilite la vie. Il se redresse sans quitter les mains de son amie.

"Je vais devoir y aller. On me demande, je repasserais demain pour voir Lucy, désolé. Passe le bonsoir à cet homme qui t'aime toujours et que tu gardes au fond de ton cœur."

Il se détache d'elle, remet en place une des mèches folles de Roxane dans un geste tendre et prend la direction de la porte, sans jeter un seul regard en arrière.

Peu de temps après la Venocide pousse un grondement de plaisir et s'éloigne dans la nuit.

Pour mieux entendre Tia s'était approchée d'eux et assise à une table qui lui permettait d'écouter la conversation sans pour autant être vue par Roxane. La jeune Malicia l'avait repérée mais elle lui fit un regard lourd de sous-entendus la forçant au silence.

Elle suit des yeux son sauveur qui disparaît dans la nuit et tourne son visage vers Roxane. Elle la découvre les yeux figés vers la porte, une expression qu'elle connaît bien sur le visage, celle d'une profonde tristesse. Inutile de rester dans son coin. Elle se lève et s'approche de la tenancière pour prendre la place du juge.

"Pourquoi ?"

La reproche se sent dans le ton de Tia, elle s'en attriste mais sa blessure est trop profonde pour y faire quoi que ce soit. Elle est comme... Trahit.

Roxane tourne lentement son visage vers Tia et l'observe un long moment, les yeux humides. Puis elle s'enfile son dernier verre avant de ranger la bouteille.

"Pour gâcher mes retrouvailles avec l'homme que j'aime ? Te laisser monopoliser l'attention de celui que tu considère comme ton prince charmant ? J'ai trop fais pour que tu l'oubli. Tu as une vie maintenant, laisse-moi la mienne. Celle d'une femme qui attend toujours le retour de son homme, disparut lors d'une mission..."

Roxane se tourne de nouveau vers l'entrée. Quatre régulateurs en armures de métal et armés jusqu'aux dents font leur entrée dans le pub. Le plus en avant est le chef, c'est celui-ci qui se dirige vers Roxane et Tia. Un béret noir avec épinglé dessus un insigne argenté de sergent, c'est à ça qu'on le reconnaît. A ça et à son équipement. Les trois autres portes tous une épée de mêlée et un M16 alors que lui n'a qu'un Beretta à la ceinture et une épée bâtarde qui pend à sa hanche gauche dans un fourreau noir. Il salut d'un geste protocolaire les deux femmes.

"Un mandat de régulation a été indiqué contre la personne de Vano Lucy. Un informateur nous a signalé sa présence pour la nuit dans cet établissement. Je vous serais reconnaissant de nous indiquer sa chambre pour que nous procédions à l'arrestation."

Les autres hommes se répartissent à travers la salle, l'un d'eux reste en retrait près de la porte. Les cinq mercenaires de la table de jeu semblent lancer des regards mauvais à l'intention des quatre hommes.

Roxane se redresse en direction du sergent, sans lui rendre son salut.

"Et qu'est-ce qu'elle a fait exactement ?"

Le type semble s'exaspéré un peu, il fait une moue énervée et répond sur un ton un peu plus abrupt.

"Cela ne vous regarde pas. Nous avons nos raisons ça devrait suffire. Veuillez ne pas faire obstruction."

Roxane comprend parfaitement ce que la dernière phrase signifie et tente un dernier coup de bluff.

"Il se trouve que le capitaine Sahana Karmage m'a expressément demandé de garder sous mon toit la jeune troubadour pour la lui rendre demain. Je ne demande qu'à vous rendre service sergent mais le capitaine était formel et je ne tiens pas à m'attirer les foudres des Juges ni de la duchesse."

Elle avait fait en sorte de bien comparer les grades et les degrés d'autorité entre lui et Sahana cependant elle ne savait pas dans qu'elle mesure les Régulateurs voulaient Lucy ce qui pouvait poser problème.

L'homme semble très désappointé d'apprendre cette nouvelle et lance un regard sur la salle. Il ne repère aucun juge ce qui le rassure mais la présence des mercenaires et de Tia l'énerve un peu.

"J'ai moi aussi des ordres. Vous direz simplement au capitaine Karmage que nous ne vous avons pas laissé le choix. Maintenant dites-moi dans qu'elle chambre se trouve mademoiselle Vano ou je serais contrains d'être moins délicat dans ma demande."

Il pose de manière tout à fait volontaire sa main sur la poignée de son épée et ne quitte pas des yeux Roxane, le visage figé dans le marbre.

Tia lance un regard en biais à Roxane puis tourne ses yeux de tigresse vers le régulateur.

"J'aime pas cette façon de parler aux femmes..."

Elle dégaine de la main droite son premier desert eagle et appuie sur la gâchette alors qu'il est encore plaqué contre son corps. Sur le tabouret sa hauteur par rapport à l'homme lui permet de viser sa tête sans trop élever son arme. Une fois le coup partit elle se retourne vers la salle et se lève en dégainant son autre desert. Elle prend quelques secondes pour analyser la situation.

La balle traverse la mâchoire du sergent et se loge dans sa nuque. Le régulateur s'écroule au sol. Celui à côté de la porte tourne le canon de son M16 vers Tia et s'apprête à décharger son arme quant la tenancière dégaine un smith et wesson, il reporte son tir sur elle mais la balle de 44 le propulse brutalement en arrière en percutant son armure qui encaisse difficilement le choc. La rafale du M16 part et une balle perdue cueille Roxane à l'épaule. La patronne s'effondre contre les bouteilles, la main et le revolver sur son épaule gauche ensanglanté.

L'un des régulateurs hurle de monter à l'étage et le plus proche de l'escalier s'y précipite tandis que l'autre, qui se trouve un peu plus loin au fond de la salle et vers la droite par rapport à Tia, attrape son M16 et vise la table des cinq mercenaires. L'un d'eux, toujours assis et le flingue déjà hors de son cuir, planqué le long du corps, jette un coup d'œil par-dessus son épaule et tir trois balles. La première atteint le genou gauche du régulateur, la deuxième termine dans le M16 et la dernière explose l'arcade et une partie du crâne du sbire qui s'écroule en poussant un hurlement sans intérêt.

Le mercenaire le plus au fond de la salle fait basculer sa chaise en arrière et se cale contre le mur. Il dégaine un magnifique colt et tend le bras en direction de l'escalier, baissant la tête pour distinguer les dernières parties visibles du régulateur qui monte les marches au pas de charge. Il tir une première fois et on entend un petit cri de douleur suivit d'un bruit de chute. Il vise de nouveau, remonte légèrement l'arme et tir une deuxième balle qui provoque un cri plus fort cette fois.

"En plein dans la fesse droite !"

Il remonte encore un peu son arme et tir une dernière balle qui provoque un jet de sang dans l'escalier, invisible cependant à Tia, même si cette dernière suppose que la balle de 45 a sûrement explosé la tête du régulateur qui aurait tenté de se retourner pour tirer. Les mercenaires n'abattent jamais un adversaire qui fait mine d'attendre la mort sans se défendre.

Roxane n'est plus visible. Une rafale nettoie l'entrée du bar et l'endroit ou se trouvait Tia avant l'explosion. Plusieurs autre rafales se font entendre derrière le bâtiment ainsi que quelques cris. Les clients en fuite se seront fait faucher par d'autres hommes surveillant le reste du bâtiment.

Une ombre pénètre le nuage de fumée qui commence à se dissiper. Les mercenaires tirs tous à l'unisson sur le nouvel arrivant mais seul quelques bruits de métal surviennent. Par précaution ils se dispersent immédiatement mais une rafale vient en cueillir deux qui tombent au sol, l'un meurt sur le coup l'autre a une respiration saccadée. Deux autres mercenaires s'enfuient par l'escalier sans demander leur reste, le dernier s'accroupit et fait signe à Tia d'attendre. C'est celui qui a descendu pratiquement de dos l'un des régulateurs. L'autre tireur, le mercenaire blessé, s'adosse au mur, ses poumons sont touchés, deux balles peut-être plus. Il tend son arme vers la silhouette indistincte et tente de maîtriser sa respiration difficile, il fait des bulles de sang.

Le nuage termine de se dissiper et un type entièrement couvert d'une armure de combat et d'une tenue en kevlar lance un regard circulaire à la pièce à travers ses lunettes noires. Il a un SIG SG-550, un fusil d'assaut du genre persuasif. Chargeur neuf, le premier étant à ses pieds.

Le mercenaire blessé tir dessus et le régulateur ne met pas plus d'une seconde pour aligner son arme et décharger une rafale de cinq balles dans le corps de son adversaire à terre. Le bras du guerrier retombe mollement au sol dans une flaque de sang toujours plus grande.

Cette diversion bienvenue laisse le temps à l'autre mercenaire de viser pour tenter de tuer le régulateur. Malheureusement chacun de ses tirs touche le col de l'armure ou le casque du soldat. Il ne prend même pas la peine de tirer sur lui et se retourne brusquement vers le bar.

Un autre régulateur, planqué dans l'angle de la porte tir à coup de chevrotine sur le dernier mercenaire qui est projeté au sol ou il meurt dans un dernier soupir.

L'autre est tourné vers Roxane qui le vise avec dédain, le smith et wesson aligné sur les lunettes du gars. C'est presque à bout portant.

"Mes mafieux vont pas tarder à régler le compte de vos petits copains !"

Elle appuie sur la gâchette et la balle de 45 explose les lunettes et le crâne du régulateur qui s'écroule au sol, tué net. L'autre se tourne vers Roxane et décharge une chevrotine qui frappe la tenancière en pleine poitrine la projetant contre le mur à bouteilles ou elle glisse jusqu'au sol. Le tireur est parfaitement visible pour Tia maintenant que le type de l'infanterie lourde ne lui cache plus la vue.